Fable : le motard et le lapin

Deux cent quarante-quatrième fable allégorique

En l'église Saint-Crépin-hors-les-murs à Château-Thierry

Dans le pays des routes sinueuses,
Où les motards roulent sans fin,
Un lapin de Pâques malicieux
Croisa un jour leur chemin.

"Bonjours, cher motard, bel intrépide,
Dis-moi, où donc t'en vas-tu si vite ?"
Dit le lapin d'un air moqueur,
Sautillant avec son cœur.

"Je file vers l'horizon lointain,
Vers de nouveaux défis et des chemins,
À la recherche de liberté,
Sur ma moto, je suis épanoui et gai."

"Ah bon ?" répondit le lapin malin,
"Alors, laisse-moi te poser une question :
À quoi bon rouler sans cesse,
Si tu ne prends pas le temps d'admirer la pièce?

Vois-tu, moi, je me déplace sans hâte,
Je sautille, je gambade et je me flatte,
Je prends le temps de sentir les roses,
Et de célébrer la vie, qui est belle et morose."

Le motard fut pris de réflexion,
Car le lapin avait en partie raison.
Il ralentit alors sa course folle,
Pour contempler la beauté du monde qui s'affole.

Depuis ce jour, le motard et le lapin,
Sont devenus amis et voisins.
Et ensemble, ils parcourent les chemins,
En savourant chaque instant, sans fin.

Ainsi va la fable du motard et du lapin,
Qui nous enseigne que dans la vie, rien n'est vain.
Il faut savoir prendre le temps, sans émoi,
Et apprécier chaque instant comme un cadeau.